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Une industrie fragilisée

Renaud Fourreaux

L’industrie française en engrais minéraux est à la peine, celle en organique est mieux orientée.

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«Des entreprises qui ferment, des consommations d’engrais à la baisse, l’industrie de la fertilisation est en grande difficulté », n’hésite pas à lâcher Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa, qui signale d’ailleurs plusieurs désadhésions au syndicat. Seco fertilisants et les Engrais de Berry au Bac à la suite de leur arrêt, mais aussi des structures comme Amaltis, FCA ou Agera. Dans un contexte de prix moyens, le syndicat affiche un CA 2018 de 2,1 Mds€ pour ses adhérents, stable sur un an. Et il est vrai que les CA des majors du secteur ont été sensiblement les mêmes en 2018, en tout cas pour ceux qui ont bien voulu nous livrer leurs résultats. On note quand même une baisse de volume chez Yara (− 10,5 %) et une baisse de CA chez ICL ( 12,5 %), qui a d’ailleurs en France un nouveau directeur en la personne de Jérôme Vadot (ex-Roullier). Quant à Borealis, il fait peu de doute que l’autrichien soit en train de se séparer de son activité engrais. En tout cas, tout le monde en parle. Un dénouement est attendu bientôt.

Les filiales françaises d’entreprises russes continuent, elles, de progresser : EuroChem Agro France pointe désormais à 190 M€ (+ 8 %). Elle vient d’ailleurs de lancer un engrais NP soufré, Croplex 12 40 + S + Zn. Surtout, sa maison-mère se lance sur le créneau de la potasse et commence à livrer en France à partir de ses premières mines mises en service cette année en Russie. Quant à PhosAgro France, connu pour son DAP (fourni en partie aux industriels), et qui n’existe que depuis 2016, son CA fait un bond tout simplement de 36 % en un an, grâce à des développements récents dans l’urée et les NPK.

Une légère augmentation de CA est observée chez les entreprises sous pavillon espagnol, comme Fertiberia et Fertinagro, mais pas chez leur filiale commune, 2F Ouest. Hausse également à noter chez Amaltis (de 37 à 48 M€), qui confirme son dynamisme retrouvé, et chez Eliard/Fertemis (de 43 à 51 M€). Difficile de dire en tout cas à qui profite l’arrêt en fin d’année dernière de Seco et de Berry au Bac, qui représentaient à elles deux a minima 300 000 t d’engrais composés. Pas à grand monde a priori, les livraisons d’engrais composés NP, NK et NPK et organominéraux étant en baisse, selon l’Unifa, de 17 % en un an !

Nouveaux patrons dans les organiques

Du côté des fertilisants organiques, la tendance est toujours au beau fixe. Si Angibaud ou OvinAlp proposent des chiffres équivalents à l’année dernière, Terrial progresse fortement, de 25 à 34 M€, et Frayssinet enregistre à nouveau un record de ventes à 89 000 t (+ 22 % en un an) et un CA à 35 M€ (+ 22 % aussi). De son côté, la business unit Plant care d’Olmix, qui a repris PRP Technologies il y a deux ans, passe en un an de 10 à 19 M€ et est dirigée désormais par Hugues Dumas. Ce dernier, auparavant à la tête de Tradecorp France, y est remplacé par Mathieu Bounes (ex-Agrihub). Angibaud a également un nouveau directeur en la personne de Pierre-Gilles Gérard, qui a exercé dix ans chez Roullier, puis dix ans comme directeur de Fertemis.

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